Confessions indignes
En tant que joueur, on a tous des pratiques que l’on garde cachées sous peine de devenir la risée de ses potes. Vous étiez secrètement fan du casse-briques d’Adibou ? Vous appelez toujours votre personnage par votre prénom parce que ça vous donne la sensation d’être quelqu’un ? Vous modelez vos avatars à l’image de votre partenaire idéal(e) ? Je plaide coupable pour l’un des trois, et pour quelques autres travers, dans la suite de cet article… En essayant tout de même d’expliquer pourquoi !
Je n’ai jamais fini un Final Fantasy
Bizarre comme première confession hein ? Surtout quand on voit le nom de domaine et la bannière du site. En vrai, je ne suis pas très fan des RPG asiatiques et de la plupart des mécanismes qui les composent. Ceux que j’ai fini doivent pouvoir se compter sur les doigts d’une seule main : les deux premiers Suikoden, Grandia, … et je crois vraiment que c’est tout. Pourtant j’ai passé des milliers d’heures sur la quasi totalité des titres qui ont franchi nos frontières (ou ont bénéficié d’une traduction anglaise, fanmade ou officielle) sur la plupart des supports. Pourquoi ça ? Le premier point réside dans le design de ce type de jeux : ils proposent différents degrés de liberté, mais sont globalement tous relativement linéaires, et suivent pour la plupart le schéma de :
ville → donjon/carte du monde → révélation ou rebondissement
Vous avez juste à rajouter un boss ou deux à différents moments, et parfois la ville constitue le donjon. Vous avez des objectifs secondaires distribués au compte-goutte pendant l’aventure que vous ne pouvez généralement pas faire avant un certain moment. Il est très important dans ce type de jeux, et c’est dans celui-là que je me perds : le moment de liberté. Vous avez un niveau convenable, vous êtes suffisamment proche de la fin du jeu pour avoir accès à une bonne partie des lieux et vous avez envie de finir le jeu à 100 %. Comme tout J-RPG qui se respecte, vous pouvez compter sur un contenu généreux quand vous en arrivez là : boss secrets, équipement ultime, personnages à recruter,… alors vous vous lancez à corps perdu là-dedans. Vous essayez d’amener vos personnages au niveau maximum pour venir à bout des défis les plus retors, vous devez traverser la map en long, en large et en travers, revisiter des vieux donjons. En plus de ça, vous pouvez compter sur la RNG (Random Number Generator, en gros : le hasard) pour vous mettre des bâtons dans les roues. Vous devez retourner dans la dernière salle du château ? On va vous mettre 29 rencontres aléatoires. Vous avez besoin de 99 objets d’un certain type ? Dommage, il n’a que 42 % de chance d’être loot par un ennemi que vous avez 33 % de chance de croiser dans une zone. Bref, vous avez de quoi faire. Personnellement, j’essaye de finir mes jeux à 100 %, et pour les Final Fantasy, j’ai globalement tout fait, sauf tuer les derniers boss. J’ai tellement passé des centaines d’heures à tout explorer, tout récolter, tout faire, que j’avais la sensation d’avoir fini le jeu, sans en avoir vu la fin. Pourquoi faire un combat final contre un boss qui sera de toute manière infiniment moins dur que le contenu « caché » ? Pour une révélation finale ? Un twist de fin improbable ? Je vais me faire jeter des pierres ici mais…
Le scenario n’est généralement pas fabuleux. Ou quand il l’est, le jeu se perd dans une multitude de séquences dispensables, souvent incohérentes avec le reste (mais qui ont le mérite de faire varier les situations). Prenez un bout de papier ou ouvrez un document texte, et essayez de retracer point par point le déroulement scénaristique de votre J-RPG préféré, en y associant les lieux visités, les actions effectuées, etc. Vous y trouverez beaucoup de vide, de trucs qui déconnent un peu. On peut aussi ajouter à ça des références souvent maladroites et pas mal d’incohérences et vous obtenez des jeux très riches, mais souvent inégaux. Ce sont de belles histoires, mais mal racontées. Et pourtant, ça ne m’empêche pas d’y prendre un plaisir coupable, me jeter et me perdre dans ces univers tellement attachants. Et puis, des fois on tombe sur l’exception qui confirme la règle.
La séquence de snowboard de FF VII, c’est rigolo, mais un peu hors de propos, et carrément dispensable.
Je préfère jouer à la manette qu’au couple clavier/souris
Honte suprême pour un joueur PC, mais je n’ai pas peur de le reconnaître : quand l’option est disponible, je préfère systématiquement jouer avec un pad entre les mains plutôt qu’au couple clavier/souris. Et c’est un gars qui a eu un ordinateur entre les mains vers 8 ans qui vous dit ça. Qu’on soit d’accord, quand je joue à un jeu de Stratégie, ou un quelconque MMO, le clavier/souris me semblent indispensables. J’ai besoin de mes 56 raccourcis, du chat écrit, et de pouvoir alt-tab à la volée. Sur un jeu en vue subjective, ça dépend de la nervosité du titre, par exemple, j’ai fait Skyrim à la manette. Pour tout le reste (comprendre par là tous les titres multi-plateformes sortant sur PC), manette. Le dernier Tomb Raider ? Manette. Les Assassins’s Creed ? Manette. Batman, Darksiders, les jeux indés,… hop, manette.
Pourquoi ça ? Parce que c’est infiniment plus ergonomique. Sérieusement. Les manettes actuelles sont des outils clairement destinés au jeu. Elles ont été faites pour ça, des gens ont étés payés (sans doute trop cher) pour faire en sorte que ça tienne bien dans nos petites mains potelées. Avec une manette vous pouvez jouer enfoncé dans votre fauteuil de bureau, vous pouvez adopter une posture plus confortable (ok, c’est jouable aussi avec un clavier sans fil, mais c’est galère), et surtout vous avez pas 200 touches parasites, non-actives, à coté. Regardez le mapping de votre clavier sur la plupart de vos jeux, le plus courant par défaut c’est : ZQSD en guise de direction, shift pour sprinter, espace pour sauter, e ou f pour utiliser/actionner, entrée pour valider, echap pour annuler,… Dans l’idéal il faut pouvoir atteindre tout ça d’une seule main, parce que la seconde doit être sur la souris. Mouais. Je suis pas manchot, je suis capable de gérer entre quarante et cinquante raccourcis sans trop m’emmêler quand je suis sur un jeu qui en a besoin. Mais quand j’en ai le choix, je préfère éviter de m’infliger ça.
Un exemple récent, Diablo 3. Un jeu bien typé PC. Personnellement, ma première expérience avec Diablo, c’était le 1… sur Playstation. Le 3, suivant ce que l’on joue, et notre manière de jouer, le jeu peut assez vite devenir épuisant, même pour un utilisateur normal. Il a récemment eu droit à une adaptation sur consoles de salon, avec un gameplay légèrement modifié, adapté à la manette. Si vous aimez la licence, et que vous avez l’occasion de tester, essayez. Je suis prêt à racheter le jeu si ils sortent la version console, sur PC. C’est tellement plus agréable.
Le monde du jeu est un milieu de gens assez hargneux, qui voit naître des guéguerres en tout genre. Utiliser un clavier et une souris, ça fait plus sérieux. Avec un pad je peux contrôler mon personnage, et lui faire faire les actions que je veux en utilisant uniquement mes pouces et mes index. Seulement 4 doigts. C’est ce que j’utilise, uniquement sur ma souris, quand je joue avec (ok, c’est parce que j’ai des boutons partout dessus). Et les 5 de l’autre main s’affairent sur le clavier. Vous pouvez préférer l’un ou l’autre, c’est vous qui voyez. Mais c’est un fait, une manette, c’est juste plus ergonomique. Voilà, c’est dit.
Je suis incapable de jouer plus de 25 secondes à un survival horror…
…Et je pense ne pas être le seul. C’est affreux, mais c’est comme ça. C’est dommage d’ailleurs, parce que ces jeux développent souvent des univers et des ambiances intéressantes, sans parler des efforts fournis sur la bande son. Mais j’ai un gros défaut, je sursaute comme une gamine au moindre effet de surprise. Vraiment. C’est assez chiant, mais je fais avec. Sur des jeux étiquetés comme « horror », ça devient compliqué. Je ne vais pas ici faire une accumulation d’exemples, mais il y a un paquet de jeux auquel je n’ai pas voulu, ou pas pu jouer, parce que le déclencheur de peur le plus utilisé est l’effet de surprise. Quel meilleur moyen de faire flipper un joueur que de faire apparaître un truc subitement sur l’écran ? Ça, et bien évidemment le fait que notre avatar soit incapable de porter une lampe torche avec quoi que ce soit d’autre en même temps. Créer des ambiances malsaines, angoissantes, certains y arrivent, d’autres non. Et parmi ceux qui réussissent, ça passe souvent par des litres d’hémoglobine. Surprise + gore , c’est pas égal à peur.
Finissons sur une anecdote. Bizarrement, mes plus grosses frayeurs sur des jeux ne se sont pas faites sur les quelques survivals auquel j’ai essayé de jouer. Outre le Manoir de Mortevieille, qui m’a traumatisé pendant des années, ma peur la plus marquante c’était sur Darkness Within, in pursuit of Loath Nolder. Un point & click de 2007 au gameplay abominable et aux graphismes du début des années 2000, basé sur la licence Cthulhu. On y jouait un inspecteur insomniaque chargé d’enquêter sur un meurtre bizarre. Un point & click, c’est ultra mou, il ne peut pas y avoir d’effet de surprise, pas de vitres qui se brisent en éclat avec des chiens zombies qui en sortent. L’action en question se passait dans un manoir vide dans lequel on venait… pointer et cliquer. Il y avait pas mal de trucs dérangeants, des lumières vacillantes, une bande son atmosphérique un peu chelou, en gros, une ambiance sympa. On finissait par découvrir une sorte de puits dans la cave, qu’on allait forcement explorer après avoir trouvé la corde adéquate. Au fond du puits, on trouvait un journal, une vieille radio diffusant un bruit blanc, et une sorte de fissure de laquelle s’échappait un gaz verdâtre. Cette séquence était sensée être la dernière du manoir, elle arrivait après pas mal de recherches et d’énigmes, le joueur était donc déjà un peu éprouvé. Je ne sais plus exactement dans quel ordre les choses se passaient, mais au fond du puits la musique changeait subtilement, le joueur commençait à avoir des hallucinations, l’écran se distordait légèrement, les contrôles en étaient affectés, le stress montait. Mon premier réflexe fut de cliquer sur le journal pour le ramasser, et de remonter très vite à la corde, pour sortir du puits et du manoir. Sauf que la porte de la cave était désormais verrouillée. Cet instant de terreur, avec l’accumulation du stress de la séquence d’avant, ça, c’était du pur génie. En attendant quelques secondes, les effets du gaz se dissipaient, et en cliquant de nouveau sur la porte, elle s’ouvrait. Bien évidemment, elle n’a jamais été verrouillée. Tout ça c’était dans la tête du personnage. Malgré un habillage (exception faite de la bande son) avec 10 ans de retard, et un gameplay antédiluvien, cette séquence était excellente, ça c’était vraiment de la peur.
Non, juste, non. Toute une génération traumatisée par cette séquence.
Voilà, je sais pas si ça sera plaisant à lire, mais au moins ça l’était à écrire ! Et je vous invite tous, vous aussi, dans les commentaires, à confier vos affreux secrets vidéo-ludiques.
Ortie
Je n’ai aimé ni final fantasy VII ni Bioshock.
Pour moi le commandant Shepard est une femme.
Je prefère mille fois Perfect Dark à Goldeneye (et j’attends avec espoir un remake HD sur n’importe quel support, support que je serais prêt à acheter juste pour ce jeu)
Je joue à Long Live the Queen
Et honte suprème : j’aime les jeux de Match 3 …
L’article était surement aussi plaisant à lire que tu l’a eu à écrire, continue comme ça ^^
Je peux accepter beaucoup de choses et Perfect Dark est un chef-d’oeuvre, mais PERSONNE ne critique Goldeneye en ma présence !
Sinon mon pire secret c’est peut-être qu’à mes débuts sur Wow, je me déplacais avec les flèches clavier MAIS à la main gauche, et la main droite sur les binds normaux (1234 ou &锑) donc avec les bras croisés et la souris quasiment délaissée. Ouais j’en ai honte et je me demande encore comment je faisais.
J’ai jamais joué à Final Fantasy, et les noms de jeux que je lis depuis le début de ce site, j’en connais 2-3 maximum.
Pour un mec qui passait autant de temps devant un écran d’ordinateur, j’ai une connaissance des jeux vidéos, ou même de simples software proche du Zéro. Et ça c’est quand même pas classe, et j’ai un peu honte.