From Zero to Hero
Désolé pour le titre, mais j’ai eu du mal à trouver quelque chose qui soit un minimum catchy. A noter que c’est apparemment le nom d’une chanson d’une certaine Sarah Connor, qui a visiblement eu du mal à se remettre de sa rencontre avec un T-1000. Moi perso, j’avais plus en tête la chanson éponyme du Hercule de Disney (cf ma magnifique édition sous paint) Bref, cette semaine, on va s’attaquer à un sujet qui (encore une fois ?) me tient pas mal à cœur : comment devenir un meilleur joueur. Oui, dit comme ça, ça pourrait s’apparenter à une random pub trouvable sur des sites douteux. Mais en vrai, je vous assure qu’à défaut de changer votre vie, ce que vous trouverez ci-dessous devrait au moins vous divertir pendant les quelques minutes nécessaires à la lecture de l’article.
Au cours de ma vie de joueur, j’ai joué à un très gros paquet de titres compétitifs, en balayant pas mal de genres : FPS, RPG, MOBA, Sport,… Et ça c’était pour les jeux vidéo, j’ai aussi roulé ma bosse sur des domaines allant de tournois de TCG (cartes à jouer et à collectionner) à des concours de pétanque du dimanche. Le point commun entre tout ça ? L’aspect compétitif. J’aime gagner, et j’aime pouvoir me donner les moyens de le faire. Pour beaucoup de joueurs ça passe par de l’entraînement (la pratique), mais pour moi c’était aussi pas mal de lecture (théorie). Du coup, des articles comme celui que je suis actuellement en train de rédiger, j’en ai lu un sacré nombre, tous adaptés à un domaine ou à un jeu bien particulier. Que vous soyez un joueur compétitif, ou un simple curieux, vous devriez pouvoir y trouver votre compte. La plupart des conseils que je vais donner ici semblent relever du bon sens, et en vérité : c’est le cas. La seconde vérité, c’est que pour devenir meilleur, dans un domaine quel qu’il soit, c’est bien souvent par cela que ça passe. Il n’y a pas de méthode miracle, de secret obscur pour passer du stade de noob à celui de pro gamer. Juste une série de conseils qui, s’ils sont suivis, peuvent bien souvent vous aider à élever un peu votre jeu.
Le premier tips, que j’emprunte ici à Patrick Chapin, (membre du Hall Of Fame du TCG Magic : The Gathering, et auteur d’une quantité phénoménale d’articles, et de deux ouvrages sur ce jeu) va sans doute vous paraître idiot, mais c’est un premier pas vers la progression. Prenez un bout de papier, ou ouvrez un document texte, et essayez en une ligne d’identifier votre plus grande faiblesse quand il s’agit du jeu. Je vous avais prévenu, c’est pas quelque chose de transcendant. Mais faites-le. Et gardez-le toujours à portée de vue ou de main. Avant chacune de vos sessions de jeu, qu’il s’agisse de belote ou de League of Legends, relisez le. Imprégnez-vous-en. Pourquoi ? Pour vous améliorer, et il est impossible de le faire si on ne sait pas quoi améliorer en premier lieu. Comme charité bien ordonnée commence par soi-même (c’est la première fois que j’utilise cette expression, c’est un peu bizarre à écrire), pour moi, j’ai tendance encore trop souvent à jouer non pas pour gagner, mais pour ne pas perdre. Je suis capable d’identifier le rapport risk-reward, mais le plus souvent je préfère préserver un statu quo dans une situation plutôt que de la pousser à mon avantage. En pratique, je cherche souvent le play le plus safe, plutôt que le plus optimal. Et c’est pas forcément la meilleure solution pour gagner. Mais je me soigne ! L’essentiel est d’arriver à se fixer un objectif atteignable, et d’en faire son leitmotiv.
Patrick Chapin, un mec qui sait probablement gérer beaucoup mieux que moi le calcul de risk VS reward. Hésitez pas à google son nom, il a écrit pas mal de trucs sympas sur le jeu.
Pour le second, je vais choquer pas mal de monde : la chance n’existe pas. Les statistiques oui. Tout le monde le fait, blâmer la chance lorsque l’on subit une défaite quelconque. « Il a fait un critique sur sa dernière attaque et ça m’a tué ! », « il a pioché la carte qu’il fallait », « je finis à un point de victoire du second… », « Je l’ai laissé à 1 point de vie » dans toutes ces situations, les gens ont tendance à penser que le joueur d’en face a juste été plus chanceux qu’eux. Quand on perd de beaucoup, on peut reconnaître que l’adversaire est juste meilleur que nous (ou à défaut, se dire que c’est la faute de ses coéquipiers si on est de mauvaise foi), mais perdre de peu a toujours un petit côté énervant à cause du « et si… ». Mais essayez d’analyser à froid chacune de ces situations. Oui, il a fait un coup critique pour vous tuer, mais avez-vous pris en compte le fait que c’était une possibilité ? Avant d’engager le combat vous avez pris le temps d’étudier le build, ou le personnage que votre adversaire jouait ? Dans un article précédent j’ai parlé du concept de metagame, c’est quelque chose à prendre en compte. Vous avez perdu, mais peut être que vous, ciseaux, étiez face à une pierre. Si vous l’aviez pris en compte, vous auriez pu jouer différemment et adapter votre comportement de jeu en fonction. Les possibilités sont multiples, et le but n’est pas ici de toutes les énumérer, mais d’insister sur un point : la prise de conscience. Généralement, quand je joue, c’est à plusieurs, et la discussion post-jeu du pourquoi et comment on/j’ai gagné ou perdu est pour moi quelque chose de primordial, et que je vous encourage tous à faire. Encore une fois ici, l’objectif est d’essayer de comprendre afin de s’améliorer, d’identifier un point faible pour pouvoir le renforcer. On apprend souvent bien plus de ses défaites que de ses victoires.
On va continuer dans les choses qui semblent évidentes, mais que beaucoup choisissent d’ignorer ou d’oublier : l’importance de l’entraînement et de la préparation. L’objectif n’étant pas de jouer pour jouer, mais de se fixer un but. Une fois ce but fixé (par exemple, améliorer son gameplay). Ça permet de cibler l’entraînement, et de le rendre ainsi bien plus efficace. Quand je commence un jeu dans lequel j’ai envie de m’investir, dans un premier temps j’essaye de lire un maximum de choses sur le sujet. Ça ne vaut pas une expérience de première main, mais c’est un gain de temps considérable. Vous n’aurez probablement pas le temps de tout jouer, tout tester, mais c’est néanmoins essentiel d’avoir une connaissance générale des mécanismes du jeu. Et pour ça, rien de mieux qu’un peu de lecture, ça vous permettra de vous choisir un domaine dans lequel vous spécialiser (une classe, un archétype, un personnage, un type de deck, un poste,…). Une fois que c’est fait, hop, au boulot, et en commençant par la base. Un jeu, c’est un ensemble de données, de paramètres et de règles. Ajouter à ça une grosse couche de stratégie, et des compétences précises à mettre en œuvre et ça peut vite être une tâche compliquée que de chercher à devenir bon. Il faut procéder par étapes, commencer par les skill mécaniques, de façon à ce que ça devienne un automatisme, un réflexe, de manière à focaliser notre attention sur la stratégie. Par exemple, sur Lol (j’essaye autant que possible d’éviter d’en parler, mais ça devient dur là), être capable de s’occuper des choses basiques : se placer correctement, arriver à tuer ses creeps, me paraît être plus important dans un premier temps que de connaître le temps de respawn du dragon, et la durée de l’ulti de Nasus. Une fois que c’est fait, vous aurez l’impression de maîtriser votre environnement bien mieux. Une analogie toute simple ici, la frappe au clavier. Pour beaucoup, c’est un automatisme, la localisation des touches dans l’espace se fait par mémoire musculaire. Je n’ai plus du tout à réfléchir et regarder où je tape sur le clavier, à la place je peux me concentrer sur ma syntaxe, sur le nombre d’ingrédients que je vais mettre dans mon sandwich (4), … Quand on y réfléchit, c’est fou ce qu’on est capable de faire sans vraiment y penser, juste par pur réflexe. Maintenant, essayez d’appliquer ça au jeu, et pensez au nombre de possibilités que ça ouvre.
Dans ma tête, un joueur pro de Starcraft, c’est ça. En pratique c’est pas si loin de la réalité, et ça demande un certain entrainement !
Et enfin pour finir, une vertu qu’il va falloir apprendre : la patience. J’ai des doutes sur l’existence du génie inné, et l’apport du patrimoine génétique sur vos prédispositions vidéo-ludiques me semble assez limité. Devenir meilleur, ça ne se fait pas en un jour. Et même les très bons vont parfois faire des séries de défaites. En ce cas, se référer aux points précédents : essayer objectivement de comprendre pourquoi. Ne pas s’énerver, insulter ses teammate, ou casser son clavier. Buvez un coca, allez vous dégourdir les jambes, prenez une douche, fumez une clope (c’est mal). Redescendez un peu, digérez votre défaite et essayez ensuite d’analyser tout ça. Ha, et une dernière chose, peu importe le jeu, n’abandonnez jamais une partie avant qu’elle soit réellement finie. Non seulement, on ne sait jamais ce qui peut se produire (et beaucoup de gens ont tendance à vouloir concéder avant qu’il ne soit réellement impossible de gagner), et en plus de ça, continuer la partie participe à l’entraînement. De la même façon qu’on devient forgeron en forgeant, on devient un meilleur joueur en jouant.
Ortie
Et comme si ça ne suffisait pas, et c’est là où cette article est de bons conseils, c’est que ça peut et je m’autorise à un “doit” (et non pas un “doigt”) ce retranscrire dans tout autre sport, dans la vraie vie et dans la cuisson des spaghettis.
Et effectivement c’est en forgeant qu’on devient forgeron, et c’est en coupant du bois que Léonard de Vinci.