Music
Tout d’abord, désolé pour la semaine précédente. Mon week-end a été infiniment plus chargé qu’initialement prévu, ça a posé quelques problèmes de logistique. Du coup, ce qui était prévu pour la semaine dernière arrive aujourd’hui : un billet sur la musique. Un article qui me servira un peu de fourre-tout pour parler à la fois de la musique dans les jeux, de la musique autour des jeux et des jeux musicaux. Et sans doute de musique tout court aussi. A part des cours de flûte au collège je n’ai jamais joué d’un moindre instrument, et je n’en ai jamais eu particulièrement envie. Néanmoins, ça ne m’empêche pas aujourd’hui de consommer de la musique en quantité industrielle. A l’heure où j’écris ces lignes j’écoute un album de Scale The Summit. Un peu plus tôt c’était du Elffor pendant une courte session de Faster Than Light. Avant ça, j’essayais de progresser sur The Bridge au son de l’ambient éthérée qui caractérise le jeu. Bref, les moments de silence total sont plutôt rares chez moi (bien que fort appréciés), tant j’ai toujours quelque chose en fond. C’est cet aspect que je préfère dans la musique, cette capacité à créer une atmosphère, et la musique de jeu n’est pas une exception.
Difficile de parler de musique sans en faire écouter, du coup, donc en plus de quelques images, vous aurez ici quelques liens divers et variés que je vous invite à consulter au fil de votre lecture.
Loin de n’être qu’une simple valeur ajoutée, pour moi la bande son d’un jeu est au moins aussi responsable que les choix artistiques graphiques pour la qualité de l’ambiance de celui-ci. On peut trouver à mon sens deux gros types de musiques dans les jeux. D’un côté, celles qui viennent renforcer l’action, rythmer ce qui se passe à l’écran lors des moments forts. La plupart des boss music rentrent dans cette catégorie, mais pas que. C’est aussi ce type de musique qu’on a sur les séquences émotions. La seconde catégorie contient les thèmes plus diffus dont on finit presque par oublier l’existence, ceux qui sont là pour les moments de « routine ». C’est votre worldmap theme, ou encore la musique de vos menus. Loin de n’être que de simples thèmes anecdotiques, ils viennent renforcer l’ambiance d’un jeu. Un jeu est quelque chose qui généralement prend du temps à finir, quelque chose sur lequel on va passer un petit paquet d’heures. Vous aurez donc tendance à écouter beaucoup les mêmes thèmes, et vous finirez par associer chacun à un type d’événement particulier. Sur des jeux particulièrement longs ça peut même créer en vous des réactions presque pavloviennes. Si dans votre RPG favori vous entrez dans une auberge et entendez ce qui est habituellement utilisé comme boss theme, vous savez immédiatement que quelque chose ne tourne pas rond. De même, si au cours d’un combat contre un boss la musique change soudainement, ou si vous n’avez pas le thème habituel, vous vous doutez qu’il va se passer un truc important. Bien évidemment, la proportion de chacun de ces types de musique varie énormément suivant le type de jeu. Un jeu de combat à la Street Fighter associera généralement un thème par personnage, sur des séquences de jeu plutôt courtes, créant ainsi une multitude de petits morceaux à l’identité forte. A l’inverse, sur un jeu comme The Bridge on a droit à des thèmes aériens, atmosphériques, qui bouclent facilement, qu’on peine assez à différencier et qui viennent renforcer le sentiment d’errance du jeu.
Bref, la musique ça peut servir à faire passer un très gros paquet de choses, et ça peut même finir par faire partie de l’identité même d’un jeu. Exercice tout simple : comptez autour de vous le nombre de personnes n’ayant jamais touché à Super Mario Bros, mais qui sont néanmoins capables de fredonner ça. Même chose pour Tetris. A l’ère de l’internet, la musique de jeu vidéo est désormais extrêmement populaire. A peu près tout ce que vous pouvez imaginer a sans doute déjà été fait. Zelda à l’orgue, Megaman a capella, Mario aux claquettes ou encore Tetris avec des paroles. Nombre de youtubers et musiciens en tout genre se sont même spécialisés dans la reprise et le remix de musiques de jeux. C’est devenu un véritable phénomène culturel qui donne des résultats plus ou moins sympathiques, mais qui a au moins le mérite de faire parler du jeu vidéo, et sans doute d’inciter à encore plus soigner la bande son ! Il est même possible d’assister à des concerts d’orchestres symphoniques dédiés à certains compositeurs de musiques de jeux. Si vous êtes curieux et avez envie de découvrir de nouvelles choses dans le genre, je vous incite très fortement à consulter le site OCRemix.org. Il s’agit d’un site dédié à la mise en valeur de la musique de jeux vidéo, et regroupant un grand nombre d’artistes à la fois confirmés et amateurs venant proposer leurs propres créations, arrangements ou reprises inspirés par des jeux. Il y en a pour tous les goûts, dans tous les genres, c’est totalement gratuit, libre de droit, et on peut même trouver des albums entiers. Du contenu généralement de qualité, et dans lequel je pioche allègrement depuis quelques temps pour enrichir des playlists. Quelques-uns de mes préférés : Donkey kong Country – Token Tango, Legend of Zelda : Link’s Awakening – House of Frogs et Megaman X5 – Opening.
La musique est même devenue un bel outil marketing pour vendre un jeu, on le constate de plus en plus sur le soin apporté aux bandes sons des différents trailers dont nous sommes régulièrement abreuvés. Parmi les plus marquants de ces dernières années, on retiendra surtout deux cas, le premier est celui du trailer de lancement d’Assassin’s Creed Revelations. Visuellement, c’est très soigné, à l’image de la série. Coté son en revanche, au lieu de l’habituelle musique épique, on a droit au morceau Iron, de Woodkid (alors surtout connu pour ses réalisations de clips somptueux plutôt que pour sa carrière musicale). Une musique forte aux paroles martiales, guerrières, qui s’associent particulièrement bien à l’image. Un très beau trailer d’Ubisoft, primé de nombreuses fois, et qui restera dans les annales (ils ont d’ailleurs essayé de renouveler l’expérience avec une vidéo pour leur dernier opus, sur le titre Golden Age). Le tout pour un jeu qui au final, même si il est loin d’être mauvais, était loin d’être bon et sentait pas mal le réchauffé. Mon second exemple est à l’inverse la quintessence même du trailer hollywoodien. Il s’agit de la séquence de lancement de Mass Effect 3, opus à la fin controversée mais qui a toujours présenté des vidéos très soignées. On a ici droit à un trailer particulièrement épique constitué exclusivement de séquences de jeu. Pensé comme une bande annonce de film, sur la chanson Protector of the Earth de Two Steps From Hell (une boite de production spécialisée dans la musique de bande annonce, responsable de la musique d’une bonne partie des blockbusters de ces dernières années), EA nous livre ici quelque chose de particulièrement marquant pour clore sa saga.
Difficile d’écrire un billet parlant de jeu et de musique sans évoquer les jeux musicaux, ou les rhythm game. On va passer la préhistoire et se contenter d’admettre que le premier titre du genre était Parappa the Rapper, sur Playstation première du nom. Un jeu au design bariolé, où on incarnait le jeune Parappa qui vivait moult aventures musicales. Un genre de proto Dance Dance Revolution scénarisé, au design cartoonesque. Il a posé les bases d’un gameplay que l’on retrouve sur tous les titres du genre, à savoir une chanson en fond, une « partition » qui défile nous indiquant sur quelle touche appuyer et à quel moment, le tout avec un système de scoring assez poussé. Ce système, c’est ce qu’on trouve dans tous les jeux de type Guitar Hero, DJ Hero, Dance Dance Revolution, Bust a Groove et une pléthore d’autres dont j’ignore sans doute l’existence. Les variables qui changent le plus sont le registre musical ainsi que le type de contrôle (manette, instrument factice, tapis de danse…), mais le principe reste exactement le même. Un genre de jeu qui ne fera certes pas de vous un musicien, mais qui au moins pourra éveiller en vous le sens du rythme, et qui vous fera passer de bons moments à plusieurs en soirée. A côté de ce type de jeu de rythme, on a également ceux qui se jouent avec votre propre bibliothèque musicale. Il y a différents genres, mais pour les plus connus on a Audiosurf ainsi que Beat Hazard (attention, celui-là est dangereux pour les épileptiques). Dans le premier, il vous faudra esquiver les cubes non colorés et attraper ceux qui le sont, le tout sur une piste qui a été générée par votre chanson. Pour le second, c’est un shoot’em up où la quantité d’ennemis présents à l’écran, leur type, ainsi que votre puissance de tir dépendent du rythme de votre chanson. C’est amusant sur de courtes sessions, et au final c’est surtout à prendre comme une alternative ludique à l’écoute de votre playlist habituelle. En marge de ça, on a aussi droit à quelques ovnis de temps en temps, comme par exemple Rez, un railshooter où les actions de votre avatar sont autant de sons qui viennent se raccrocher à l’électro ambiante qui sert de bande originale.
Le célèbre tapis des bornes de DDR. A essayer au moins une fois dans sa vie, et pour les plus courageux d’entre vous, il y a plein de tutoriaux sur le net qui vous apprennent à en faire un vous-même.
En ce moment, je m’amuse énormément avec un titre en alpha (mais néanmoins bien avancé !) du nom de Crypt of the Necrodancer. Ouaip, ça s’invente pas. Un rogue-like indépendant où vous incarnez une pilleuse de tombes qui ne peux bouger (ou effectuer n’importe quelle action) qu’en rythme avec la musique de fond du niveau. Vous avez déjà joué à un jeu qui dispose d’une bande son tellement catchy que vous appuyez sur les touches de votre manette/clavier en rythme avec elle ? Bin c’est exactement ce que vous devrez faire là, et c’est assez rigolo. Vous allez croiser des disco-zombie, des dancing skeleton et des harp-minotaur, qui tous bougent selon un pattern prédéfini, et en rythme. Vous allez croiser des marchands qui vont vous chanter a capella la chanson du niveau. Vous allez croiser des pièges au sol qui accélèrent ou diminuent le tempo, vous perdrez de la vie si vous restez trop longtemps immobile… Plus qu’un jeu de rythme, c’est un dungeon crawler roguelike-esque ou vous devrez faire la même chose que vous faites dans ce type de jeu… mais en rythme.
Vous n’échapperez pas à un test, dès que le jeu sera release !
Ortie